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Quel choix me fera me sentir en vie?

Pourquoi écrire ? Pourquoi écrire ce matin ?

Parce que rien d’autre ne me fait envie. Parce que la petite voix dans ma tête me dit « Ecris » quand je lui dis que je suis fatiguée.

Ne pas juger. Laisser être ce qui doit être. Laisser être ce qui est. Qui suis-je pour qualifier ce qui est ? Mon humanité ballottée en a pris l’habitude, persuadée que c’était là sa seule capacité d’action. Juger. Si j’ai un avis, alors j’existe. Je pense, donc je suis.

Il est dit « je pense ». Pas « je juge ». Alors pourquoi juger. Pourquoi ne pas penser, simplement ? Et puis, en quoi penser me donne l’existence. Grr… Ces mots ne me plaisent pas. J’ai envie de les effacer. Mais non. Je juge. Et alors ? Ce sont mes mots ? J’ai le droit de juger ma propre création. Non. Même ça, surtout ça, tu ne peux le juger. Pourquoi ? Parce que tu n’as aucune idée de leur impact dans le monde. Leur apparition sur cette page les rend réels. Non, ils sont réels dès qu’ils affleurent mon esprit. Alors pourquoi les écrire ?

La confusion. Les sortir de la confusion. Dans ma tête, des milliers de mots s’enchevêtrent. Le brouhaha est insupportable parfois, et l’écriture diminue la pression, en ce qu’elle débarrasse l’espace mental du trop-plein. Dès lors, qu’est-ce qui reste ? Ce qui est encore dans ma tête, non écrit, ou ce qui est sur la page ? Les deux mon capitaine !

Ce qui est sur la page peut être partagé dès maintenant. Ce qui est dans ma tête m’appartient encore, pourra être écrit plus tard, ou pas. Mais ce qui en est sorti peut être partagé maintenant.

Encore un choix à faire.

Le premier est d’accepter d’écrire, pour diminuer la pression. Je peux choisir de ne pas écrire, et passer une journée de merde avec l’esprit dans le brouillard, l’insatisfaction chevillée dans mon âme comme un clou dans le poignet, attachée à ma croix. Je peux choisir d’écrire. Alors la pression diminue, le clou branle, le poignet retrouve sa mobilité. La croix est toujours là, mais ma main bouge. Je suis en vie.

Le deuxième choix est celui du partage. Une partie des mots est encore dans ma tête, l’autre est ici, typographie noire sur fond blanc. Je partage, ou je ne partage pas ? Quel choix me fera sentir en vie ?

Vide. Pas de mots. Quel choix me fera me sentir en vie ? Est-ce là le message du jour ? Quand les mots ne coulent plus sur la page, alors l’essentiel est dit ? Voilà ce qui me préoccupe ?

Oh oui. Mon corps le sent, mon âme le sent, mon esprit le sent. Je le sens. Ca fait quoi dedans ? Ca fait « Ouf… C’est sorti... Aaah… Ca fait du bien… ». Un peu comme quand tes entrailles se libèrent après des jours de rétention. Oui, c’est ça. Pas classe, je te l’accorde, mais c’est ça.

Revenons-y donc. Quel choix me fera me sentir en vie ?  Je comprends qu’à chaque épisode de confusion, quand le doute m’envahit et bouffe mon espace interne, je dois choisir, en me demandant « quel choix me fera me sentir en vie ».

Ainsi, ce matin, j’écris ces mots, et arrive à cette conclusion précieuse. C’est le message que je devais recevoir ce jour. Alors, ici, avec cette page remplie, je partage ou je ne partage pas ? Quel choix me fera me sentir en vie ?

Ne pas partager. Cette page reste ici, dans mon ordi. Son contenu (son message plutôt) me sera utile, lorsque j’aurai des choix à faire (c’est-à-dire dix mille fois par jour). Et puis point. C’est chouette. C’est précieux.

Partager. Le message reste utile pour moi, ça c’est acquis. En partageant, je permets à d’autres d’avoir ce message. Ok, c’est bien, c’est généreux, mais à quoi ça me sert, à moi ? Qu’est-ce que j’y gagne, à partager ? J’ai le message, partage ou pas. Sentiment d’utilité ? Je me sens utile parce que je partage un message que j’ai reçu et qui m’était seulement destiné ? Qu’en sais-je, de l’unicité du destinataire ? Suis-je un passeur ?

Ah ah ah ! Tu es tombée dans le piège !!! On t’a dit « Quel choix te fera te sentir en vie ». On t’a pas dit « Prends toi bien la tête à chercher des raisons rationnellement raisonnables pour justifier ton choix ». Bim.

Quel choix me fera me sentir en vie ?

Partager.

Dont acte.

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